St Pierre : Réunion sur le PLU diagnostic et enjeux pour la ville de demain
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le sujet intéresse. En plein mois d’août, ce sont presque 200 Saint-Pierrois qui étaient réunis au centre culturel, lundi soir, pour une réunion publique qui a duré près de trois heures !
À l’ordre du jour, rien de moins que l’avenir de la commune, à travers la future création du Plan local d’urbanisme (PLU), qui succédera à l’actuel Plan d’occupation des sols, devenu aujourd’hui caduque. Si, dans la salle, certains étaient venus pour savoir à quelle sauce ils allaient être mangés avec ce nouveau PLU, au bout du compte c’est d’enjeux beaucoup plus généraux et communautaires dont il fut question. Le but était de répondre à une interrogation capitale : « dans quelle commune voudrons nous vivre demain ? »
Deux experts étaient venus présenter leurs rapports : Sandrine Ducheler pour « X.Hardy » et Jean-Luc Le Mancq pour « Pays de l’Ouest ».
Les enjeux écologiques
C’est Jean-Luc Le Mancq lui-même qui a utilisé le terme de « philosophie » pour évoquer la Loi littorale et le poids prépondérant qu’elle aura sur toutes les décisions prises dans le futur PLU. Il faudra répondre à plusieurs questions : le milieu naturel a-t-il atteint sa capacité maximum d’accueil ? N’est-il pas trop impacté ? Pour ce faire, des études très précises ont été menées. « Si la Presqu’île possède de nombreuses richesses locales qui font sa renommée, cela implique aussi des contraintes de protection de ces richesses », a expliqué Sandrine Ducheler. Le réseau hydrographique a fait l’objet d’études très poussées, tout comme le patrimoine naturel, qui se verra protégé au détriment d’expansions de l’urbanisme.
Un zonage privilégiant la densification à l’extension
Une fois les zones actuellement habitées recensées et les zones à protéger déterminées (surtout sur la partie Ouest de la commune autour de Portivy), quelques évidences sont apparues : la densification sera favorisée systématiquement au détriment de l’extension. Les zones de l’Est, fortement urbanisées autour du bourg de Saint-Pierre, pourront l’être encore d’avantage.
Beaucoup moins en revanche autour des villages de Penthièvre, Kerhostin et Portivy, si ce n’est dans la continuité de ce qui existe déjà et plus du tout dans les hameaux de Kervihan, Kergroix et Kerboulevin. En termes d’hectares, par exemple, il resterait un total de 25,7 hectares constructible à ce jour, en prenant pour base la densification des zones préexistantes (soit 15,7 en agglomération, 8 dans les villages et à peine 2 pour l’ensemble des hameaux.)
Il a été constaté, depuis 10 ans, la construction d’environ 35 habitations neuves par an, ce qui permettrait, avec 25,7 hectares disponibles, de construire un total de 385 logements.
Le devenir de la commune en question
Si les enjeux du PLU se concentrent concrètement sur le zonage, ils sont aussi déterminants en ce qui concerne le devenir de la commune dans les prochaines années. Les études démographiques n’ont fait que confirmer un très net vieillissement de la population. Les maisons aujourd’hui construites ne sont pas habitées à l’année et réservées par une tranche d’âge ayant aujourd’hui entre 40 et 59 ans et souhaitant passer sa retraite ici. Mais une commune, pour rester vivante et attrayante, peut-elle se contenter de cette population ?
Aujourd’hui, les retraités représentent 43 % de la population, et ce chiffre va aller croissant. Ne faut-il pas privilégier, dans les prochaines constructions, un habitat réservé à de jeunes ménages ? Favoriser la construction de logements sociaux ? Jean-Luc Le Mancq a par ailleurs rappelé qu’à ce jour, 70 % de la population française pouvait prétendre à ces logements… De même, a été posé la question de la survie des derniers agriculteurs de la Presqu’île, en particulier des petits maraîchers que tout un chacun tient à voir demeurer.
Les enjeux du Plan local d’urbanisme sont nombreux et sa mise en place complexe. Deux autres réunions publiques sont prévues en décembre prochain puis en avril, pour continuer à associer la population et les associations très impliquées déjà, dans ce que sera la commune de demain.